REMY HANS
Regarder, cela semble être une obsession chez Rémy Hans. Presque une voyance. Sonder les fibres du bâti historique. En faire ressortir le quadrillage subliminal. Méticuleusement, intervenir dans les gênes, presque modifier les plans, influer sur la philosophie des lignes, du design. Si Victor Horta – architecte du musée de Tournai – avait été influencé par les motifs végétaux du botaniste russe Nikolaï Vavilov plutôt que par les arabesques florales de l’art nouveau, cela aurait-il changé la ligne, les proportions, les agencements ? Greffer des savoirs spécifiques sur des imaginaires historiques et voir ce que cela donne. Il n’empêche, en m’éloignant des dessins de Rémy Hans, la première référence qui me vient à l’esprit est le travail de Paul Virilio, notamment sur les bunkers abandonnés sur les plages normandes, mais pas que. Masses de béton, symboles d’une frontière, d’une muraille pour rejeter l’inconnu. Tous les arbres croqués par Rémy Hans sont nus, défoliés. (Article du Point Culture, publié le 4 Novembre 2020 par Pierre Hemptinne) https://www.facebook.com/remyhans2017